L’atténuation des risques d’incendie de forêt est une politique climatique saine
Des incendies de forêt dévastateurs ont brûlé d’un océan à l’autre au Canada cette année, affectant des milliers de Canadiens avec des évacuations et la perte de maisons, de communautés et d’infrastructures, recouvrant les provinces et les États d’une fumée qui affecte des milliers de personnes supplémentaires avec une mauvaise qualité de l’air. Bien qu’un slogan familier puisse venir à l’esprit – « Vous seul pouvez prévenir les incendies de forêt » de Smokey Bear – la vérité est que l’atténuation des incendies de forêt nécessite plus qu’un rappel amical pour éteindre votre feu de camp.
Des saisons de feux de forêt de plus en plus dangereuses peuvent être attribuées à des précipitations inférieures à la normale, à des conditions de chaleur et de sécheresse extrêmes, à des forêts vieillissantes, à la mortalité causée par des ravageurs et à des événements météorologiques catastrophiques – les répercussions très réelles d’un climat mondial changeant. Nous continuerons de voir des risques d’incendie accrus à mesure que les changements climatiques continueront d’avoir un impact sur nos forêts. L’atténuation des risques d’incendie de forêt comprend une utilisation responsable des zones forestières par les citoyens, mais cela ne suffit pas à lui seul. Au Canada jusqu’à présent cette année, plus que 7 millions d’hectares ont brûlé par rapport aux plus de 700 000 hectares qui sont activement gérés chaque année. La gestion durable des forêts fait déjà beaucoup pour améliorer la résilience des forêts et réduire la gravité des incendies de forêt dans de nombreuses zones gérées, et nous en avons besoin de plus pour protéger les forêts et les citoyens.
Quatre-vingt-dix pour cent des forêts du Canada sont sous juridiction provinciale. Alors que les gouvernements provinciaux et fédéral font des investissements substantiels dans la récupération des feux de forêt, il y a eu peu de changement dans la façon de penser à l’atténuation des risques de feux de forêt. Nous sommes extrêmement reconnaissants du travail inlassable accompli par les pompiers et les premiers intervenants à travers le pays et reconnaissons que des changements de politique sont nécessaires pour alléger le fardeau et les risques pour tout le monde dans les années à venir. Nous avons besoin de stratégies d’atténuation proactives dans leur approche de la prévention des incendies de forêt. Ces stratégies comprennent une gestion responsable et active des forêts pour prévenir les infestations destructrices de ravageurs et éliminer les chutes de morts causées par des tempêtes catastrophiques – en gardant essentiellement les forêts en bonne santé et en supprimant la charge de combustible. Les incendies de forêt sont également devenus le plus grand émetteur de gaz à effet de serre et de pollution de l’air dans le monde au cours des deux dernières décennies et continueront d’augmenter s’ils ne sont pas maîtrisés. Il est clair qu’une politique efficace d’atténuation des incendies doit être liée à la politique climatique si le Canada veut respecter ses engagements de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de ralentir le rythme des changements climatiques. Les coûts de l’inaction dépassent de loin les coûts d’augmentation des efforts de gestion forestière, en particulier dans les zones à haut risque.
L’augmentation des coûts devrait être considérée comme une opportunité pour le développement d’une bioéconomie robuste qui améliorera de nouvelles opportunités pour les communautés dépendantes de la forêt en favorisant la croissance de l’emploi, en attirant des investissements et en diversifiant les économies locales, tout en aidant à la transition des combustibles fossiles. La création d’usines de bioénergie et d’installations de fabrication supplémentaires garantira l’utilisation de fibres forestières de faible qualité qui sont extraites dans le cadre de l’atténuation des incendies et fournira des sources alternatives viables d’énergie durable pour l’électricité et la chaleur. Bien qu’il n’y ait pas de solution unique pour toutes les régions de notre pays, nous devons encourager les gouvernements à travailler en étroite collaboration avec les scientifiques forestiers, les gestionnaires et les spécialistes des opérations pour établir des plans clairs dans chaque juridiction afin de garder nos forêts saines pour l’avenir et protéger les collectivités canadiennes.
L’aménagement forestier durable s’est avéré être l’un des outils les plus efficaces pour protéger nos forêts, et l’industrie des produits forestiers est bien placée pour soutenir des solutions à l’échelle nationale.